Antigone

Avènement d’Antigone et du Nombre d’Or
C’était le 28 mai 1984
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Le quartier-phare de Montpellier tranche par son style inspiré de la Grèce antique, mais il incarne surtout le développement de la ville vers la mer.  

Si l’on devait associer le nom de Georges Frêche à un quartier, ce serait forcément celui d’Antigone. Près de quarante ans après sa réalisation, cet ensemble architectural qui s’étire du centre commercial Le Polygone vers le Lez, puis se prolonge sur l’autre rive avec l’Hôtel de Région, garde toujours la même flamboyance.

Avec son style néoclassique inspiré de la Grèce antique et selon une réalisation du Catalan Ricardo Bofill, réputé pour son architecture sociale. 

Recalibrage

À la fin des années 1970, il n’y avait là qu’un champ de manœuvres de l’Armée. Georges Frêche, le maire, et Raymond Dugrand, premier adjoint chargé de l’urbanisme, veulent étendre le centre historique de la ville vers la mer, mais en repensant la façon de construire une cité. Cela passe notamment par la couverture d’une dalle  en béton sur la voie de chemin de fer qui, depuis le XIXe siècle, empêchait toute velléité d’expansion. Mais aussi par des travaux de recalibrage du Lez, fleuve tempétueux rendant certains terrains inconstructibles.

Avec Antigone, il ne s’agit pas de reproduire les hautes tours  du quartier La Paillade situé au nord de la Ville. D’où la proposition inédite, formulée par Ricardo Bofill, de concevoir de larges espaces publics et un habitat organisé autour de places successives, depuis celle du Nombre d’Or et jusqu’à l’Esplanade de l’Europe et son amphithéâtre de verdure. Les bâtiments en béton teinté ne sont pas  sans rappeler la pierre de Montpellier. La mixité tient à la fois aux espaces, aux usages et aux catégories sociales.

L’architecture extérieure étonne le passant tant par ces pilastres, frontons et corniches que par l’absence de balcons et de volets. Vu du ciel, Antigone affiche l’apparence d’une clé des champs, allusion à l’église de Todi à croix grecque. Antigone détonne.

Mur percé

Débuté en 1983, l’aménagement de ce secteur se poursuit par phases successives jusqu’aux années 2000.

Désireux de rompre avec la politique de logement social en périphérie, Georges Frêche voulait un quartier à proximité du centre-ville, qui puisse être habité par tout le monde. Mais on habite d’autant mieux dans un quartier qu’il possède des équipements publics de qualité. La médiathèque centrale Émile Zola et une piscine olympique, desservies par la ligne 1 de tramway, viennent parachever le quartier. 
En outre, le percement d’un mur sur la place du Nombre d’Or ouvre non seulement une large perspective d’ensemble mais aussi un axe piétonnier et méditerranéen entre le centre-ville et le Lez.

Question perspective, les mauvaises langues disaient qu’ainsi, depuis son bureau de l’Hôtel d’Agglomération, Georges Frêche pouvait jeter un œil du côté de la mairie et de l’autre  vers la région.
 

Place du nombre d'or, 34000 Montpellier